Katherine Dunham :
C’est la danseuse et chorégraphe américaine, métisse, Katherine Dunham, qui va s’inspirer des danses populaires et des danses de rue pour faire exister l’expression primitive.
Elle va créer dans les années 1950 une technique « modern primitive » et un atelier de danse rythmé « primitive rythm ».
C’est une grande figure intellectuelle du XXe siècle, anthropologue, chercheuse, happée par l’animisme.
Née à Chicago pendant la première guerre mondiale, elle entreprend son cursus universitaire et suit parallèlement une formation en danse classique, moderne et espagnole. Son maître de thèse, l’anthropologue africaniste, Melville Herskovits, lui conseille d’aller poursuivre ses recherches sur le terrain, à travers les cultes animistes … et notamment le vaudou haitien, le condomblé brésilien et la santéria afrocubaine.
Elle voyage donc, fait de longs séjours dans ces différents pays, concrétisant ses recherches par des spectacles ayant pour support l’héritage africain (ses ramifications, sa présence dans la culture occidentale) et rencontre un accueil enthousiaste sur les scènes du monde entier.
Herns Duplan :
Il est haitien et a reçu une formation de comédien, musicien, danseur et chorégraphe aux USA (1959-1965), aussi après une audition il part danser dans la compagnie-école de Katherine Dunham pendant 6 ans.
Installé en France il y introduit en 1970 une technique inspirée de la moderne primitive et la nomme expression primitive.
Tournées Européennes et Africaines de spectacles s’ensuivent: poésies, chants, danse …
Ses activités:
Chargé d’enseigner à l’université Paris VII.
Formateur au centre national d’étude et de formation, pour l’enfance inadaptée, Paris (1976-1984).
Créateur responsable d’ateliers petite enfance, écoles maternelles, New York, Paris, hôpitaux de jour pour adolescents, adultes handicapés physiques/mentaux et milieu carcéral.
France Schott-Billmann :
Diplômée d’études supérieures en sciences biologiques, docteur en psychologie, psychanalyste et danse thérapeute. Elle sera élève de Herns Duplan pendant de nombreuses années, le suivra dans ses voyages et ses recherches.
Elle a enseigné la danse thérapie à l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV), cursus supérieur en danse. Actuellement elle enseigne dans le cadre de la formation d’art-thérapie, responsable des arts de la scène à l’université Paris V -René Descartes.
Elle forme des professionnels de la santé et des artistes qui se dirigent vers le soin à l’expression primitive. Elle donne aussi des cours de danse primitive hebdomadaires au tout public à Paris.
Elle a écrit plusieurs ouvrages sur l’anthropologie et la danse, la danse et la danse thérapie.
« Je me passionne sur les peuples racines, qui sont dépositaires d’un savoir millénaire qu’il est urgent de prendre en compte et de réactualiser dans nos sociétés. Nous avons besoin d’eux c’est-à-dire de l’Autre. La richesse de leurs connaissances des lois qui régissent la relation de l’homme avec son semblable mais aussi avec son environnement (la nature, sa culture ancestrale) pourrait aider nos sociétés modernes à réinventer une façon de vivre ensemble et à retrouver un équilibre avec le vivant «
F Schott Billmann
Expression primitive:
Terme générique qui désigne une démarche anthropologique conduisant l’individu à une recherche en soi, et à travers le groupe, de sa propre genèse : rencontre du corps avec ses sources, rassemblement des énergies à vivre, déploiement de l’imaginaire, libération des émotions sans passer par les moules contraignants de techniques trop élaborées .
Herns Duplan :
« D’abord « expression », terme polysémique dont le sens initial est : extraire quelque chose de quelqu’un (ou de quelque chose) m’a semblé le plus proche de mon projet ; c’est-à-dire faire du relief, sortir du niveau zéro, mieux encore, de l’avant zéro-avant chronos, autrement dit, du chaos, le point zéro étant déjà une expression. Le malentendu vient de la tendance générale à privilégier une de ces extensions qui le limite à la manifestation de sentiment, s’associant à l’expressivité, surtout depuis « l’expressionnisme
(Voir le cri d’Edouard Munch) où l’expression serait par définition intense …
Ainsi qu’en est il du qualificatif « primitif « ? Une fois de plus je m’appuie sur des données de base, me référant aux racines linguistiques, c’est-à-dire à ce qui est originel, premier, initial, basique et fondamental, évidemment pas au sens que lui prétend les communes habitudes occidentales, c’est-à-dire ce qui serait primaire, archaïque, rudimentaire, naïf, non élaboré… »
«
Articles de Herns Duplan:
Expression primitive, thème d’une quête d’expérience, chapitre « Intitulé de ma démarche, issu d’une contribution au livre Nel corpo nello sguardo, Editions Unicoli, 2001.